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Ménille Avénale
11 septembre 2006

La détresse du corps

Je n'ai pas du tout envie de reprendre.

J'ai peur du malaise. J'ai l'impression de le sentir déjà. Je mesure en pensée la pression du jean sur mon ventre, la température ambiante, le taux d'irritation des organes, et tout de suite, la tension monte et le coeur bat nettement plus vite.

Par contraste, je repense au week-end qui vient de s'écouler comme à un moment merveilleux, ensoleillé et apaisant. Je sais que vient un temps, quand le malaise s'est bien installé, où chaque instant de répit, chaque soirée, chaque heure passée chez soi, dans l'abri familier et rassurant de sa solitude, apparaît comme une bénédiction, et qu'aux pires moments de crise on s'en souvient avec tristesse, comme on se souviendrait d'une mère qui nous aurait abandonné. Parce que c'est ça, la crise ; c'est un instant où le monde nous abandonne à nous-même, enfermé dans notre corps comme dans un cachot, et où plus rien ne compte que les tortures que l'on subit dans ce cachot.

Il y a eu des périodes dans ma vie où ça se produisait tous les jours. Tous les jours. Pas forcément toujours à la même heure. Et où tous les jours, je rentrais fatiguée, déprimée, vidée de mes forces, assaillie par les larmes et persuadée que ça se reproduirait. Effectivement, ça se reproduisait. Ca s'est reproduit chaque année, jusqu'à il y a trois ans. Je pensais en être définitivement débarrassée désormais.

Finalement, le malaise m'a rejointe et une fois de plus, tout tourne autour du centre de mon corps, de ses torsions, de ses éclats. Je peux chercher des causes à l'infini ; il n'y en pas d'autre que la tête. Je peux aussi chercher des solutions ; j'en ai déjà testé beaucoup et je sais que pour ainsi dire, il n'y en a pas. Du tout. Je sais que le malaise peut impunément détruire mes journées de travail, me gâcher la santé, le moral et la vie sans que personne soit capable de me dire comment le contrer.

Je voudrais juste quitter la prison. La quitter pour toujours, et que jamais elle ne me retrouve.

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Commentaires
M
Kheyliana : merde alors, je dois être HYPER-sensible aux effets de la pleine lune... ça promet ! ;-)<br /> <br /> Krazy Kitty : effectivement, je le crois. J'ai encore mieux : je mets en branle les mêmes dispositifs qu'autrefois pour en sortir. Et pour l'instant, ça marche.<br /> <br /> Lucinette : [grand sourire] j'aimerais en être aussi sûre !... Paradoxalement, pour beaucoup de choses, c'est sans doute en partie l'angoisse qui me fait avancer.<br /> <br /> Julie : ça va aller, merci, et pour le lien c'est tout naturel, parce que tu le vaux bien.
J
je suis bien consciente que je vais être hors sujet, là... mais juste... merci pour le lien!<br /> et ça va aller, sinon?
L
L'an dernier j'ai vécu cela pendant au moins 3 mois. J'avais même peur de me filer une maladie grave à force ! Et cette année, tranquille... Je suis par la pensée avec toi, je n'ai pas de remèdes, sinon de se dire qu'après tout on n'est pas une merde, et qu'on y arrivera !
K
Courage. Peut-être que la peur de reprendre est plus angoissante que la reprise elle-même. Dans ces moments, je retrouve la petite fille qui annonçait d'une toute petite voix à sa mère « maman, j'ai mal au ventre. Je veux pas aller à l'école ». (J'avais un instit' détestable qui me filait des cauchemars.) Et puis, si tu en es sortie, tu en sortiras à nouveau. Crois-le.
K
je vois que ton dimanche soir, n'a pas été mieux que le mien. <br /> A 3h du matin je me suis décidée à me lever et à prendre 1/2 axyolitique ... la crise d'angoisse était là, forte, comme une onde balayant toutes les joies acquises depuis peu !!!!<br /> Courage, il parait que ce ne sont que les effets de la pleine lune ...
Ménille Avénale
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